Bonjour à tous !
Aujourd'hui, j'ai envie d'aborder un sujet très important, la grande question posée à tous les auteurs : pourquoi écrivons-nous ? Quand avons-nous pris la décision ? Y a-t-il une raison particulière ? Un déclic ?
Cette activité est-elle une passion, un besoin ? L'envie d'en faire un métier ? Un simple loisir ou un impératif viscéral ? Bref, c'est un vaste sujet et je pense que la réponse à cette question diffère d'un auteur à un autre. Eh bien moi, j'ai aussi ma raison, mon "pourquoi". Et j'ai envie de vous raconter mon histoire.
L'écriture comme un loisir
J'ai beaucoup lu pendant mon enfance. Mon papa est né en 1935, peu avant la guerre, et il n'a pas eu une enfance conventionnelle. Il a regretté toute sa vie de ne pas avoir fait de longues études. Il a sans doute voulu rattraper cette injustice en offrant des livres à ses filles. Ma sœur et moi avons baigné dans la lecture dès notre plus jeune âge. J'étais très rêveuse, j'adorais les contes de fées et j'imaginais souvent une suite aux histoires que je lisais. J'avais envie d'écrire à mon tour un livre qui aiderait à s'immerger dans un autre monde, loin de la réalité. Les livres de la Comtesse de Ségur ont été de véritables coups de cœur, car j'étais sensible aux fortes valeurs morales qu'elle transmettait.
A l'époque, je n'écrivais pas tout le temps, je griffonnais plutôt. A l'école, j'adorais les rédactions, les dissertations. Au lycée, j'ai eu un prof de français génial, très moderne, qui m'encourageait souvent. On avait étudié la pièce Electre de Jean Giraudoux et j'avais aimé cette histoire vibrante pleine de passions.
J'ai ensuite découvert Stefan Zweig, Virginia Woolf... Chaque fois que je découvrais un auteur dont l'écriture me touchait, j'essayais de reproduire son style, de créer une histoire semblable à la sienne. Mais l'écriture était vraiment secondaire dans ma vie. C'était une activité parmi tant d'autres.
L'écriture comme un besoin
Les aléas de la vie ont fait que j'ai eu une longue période d'inactivité. L'écriture m'a littéralement sauvée pendant ce laps de temps. En mettant des mots sur l'expérience que je vivais, j'ai appris à libérer des pensées et des émotions qui débordaient. J'avais trouvé un exutoire dans les mots quand le quotidien devenait trop difficile. Et je peux dire que le simple fait d'écrire libère intensément ! Je le conseille à tout le monde. Quand c'est trop douloureux, il faut s'arrêter. Mais tenir un journal de bord permet de revivre les événements avec une certaine distance pour mieux les digérer et les accepter. Il ne s'agissait pas d'écrire un roman, mais de coucher sur le papier ce qui se tramait dans mon cerveau. L'écriture était donc devenue thérapeutique, un moyen d'exprimer ce que je ne pouvais partager avec personne.
L'écriture comme une passion
Lorsque j'ai pu reprendre une vie normale, j'ai tenté de reléguer l'écriture au second plan mais c'était impossible ! J'étais foutue. Je devais écrire, chaque jour. Lorsque je ne le faisais pas, je me sentais malheureuse. Je crois que lorsqu'on vit des épreuves fortes dans la vie, on change irrémédiablement. Je voulais vivre plus intensément. Et comme je suis d'une nature assez peureuse et que je suis la personne la plus casanière du monde, je n'ai trouvé que ce moyen pour me sentir entière, vivante, passionnée. Quand je n'écrivais pas, c'était simple, j'avais la sensation de passer à côté de ma vie. C'est toujours le cas aujourd'hui : la réalité ne me convient pas ; la routine me tue littéralement ; j'ai besoin de vibrer pour quelque chose. Une histoire, une action, un personnage. Je pense que c'est la définition de la passion : ressentir une très forte émotion en faisant quelque chose. Quand je m'assois devant mon ordinateur, je ressens un bonheur particulier, puissant.
J'ai commencé à écrire des romans policiers car j'adorais en lire. Je me suis inscrite à un atelier d'écriture et j'ai travaillé à la rédaction de mon premier roman L'enquête de Lisa. J'ai choisi de m'autoéditer et j'ai ouvert ce blog où je partage les conseils que l'on m'a donnés en matière d'écriture.
Mon roman se vend bien. Je me dis que je vais continuer et en écrire un deuxième. Avec toujours la même passion pour les recherches, la création de personnage, l'intrigue policière... Je me crée une bulle, un cocon dans lequel je me sens bien. Je sors les Larmes de Rose en décembre 2020 et je l'inscris à un concours littéraire. Et là, surprise, le livre remporte le premier prix. Le titre change, la couverture change, certains passages sont modifiés et je communique chaque jour avec des professionnels du monde de l'édition.
En parallèle, L'enquête de Lisa entre dans un programme qui s'appelle Prime Reading sur Amazon et les ventes décollent. Mon roman finit dans le top 100 d'Amazon. Je me dis que ma passion va peut-être devenir mon métier.
L'écriture comme un métier
Suite au concours, j'ai signé un contrat professionnel avec la maison d'édition Nouvelles Plumes. Je n'ai pas réalisé tout de suite ce qui m'arrivait. C'est seulement lorsque j'ai vu que j'étais affiliée à l'Agessa, l'organisme de cotisations sociales des Artistes, que je me suis dit : "bon, c'est cool, voilà une nouvelle étape franchie".
Transformer une passion en métier peut paraître la voie de réussite professionnelle la plus simple et évidente. Pour moi, ça n'a pas été le cas ! Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai commencé à me mettre une pression énorme (toute seule en plus hein ! personne ne m'y a poussé.) Je voulais rajouter un cadre professionnel, changer certaines habitudes, diluer l'aspect passion dans un quotidien plus strict... Je ne sais pas pourquoi, mais je voulais enlever la partie "plaisir" du boulot. Je faisais fausse route finalement.
J'écris pour me déconnecter de la réalité et pour raconter des histoires. Entraîner le lecteur dans un univers qui l'intrigue et le tient en haleine. C'est mon objectif principal. J'ai fait de cette passion un métier et c'est formidable. Mais cette étape supplémentaire est un moyen de toucher plus de lecteurs et de bénéficier d'un grand réseau de distribution pour me faire connaître. Je ne dois pas oublier pourquoi j'écris et le bonheur que cela me procure. Respecter ma façon de faire est primordial. Je voulais trouver une autre passion, mais non, c'est l'écriture ma passion :) Même si j'ai signé ce contrat, je dois juste continuer comme je l'ai toujours fait :)
Mon premier roman reste toujours en autoédition. Je me sens bien également dans cette forme de publication. Je ne connais pas mon avenir. Est-ce que je signerais d'autres contrats pro ? Je n'en sais rien. A moi d'écrire des livres de qualité. De toute façon, peu importe le mode de distribution, je continuerai d'écrire et de me donner à fond, c'est ma seule certitude pour l'instant :)
Où j'en suis aujourd'hui ?
Aujourd'hui, je dirais que l'écriture fait partie de moi et de mon identité. Au départ un simple loisir, puis un besoin viscéral, c'est devenu une véritable passion puis un métier. Je dirais que c'est une manière de vivre, et même d'exister. Cela peut paraître excessif, mais c'est ainsi que je le ressens. L'écriture donne un sens et de la couleur à ma vie. Je me sens incomplète lorsque je ne crée pas d'histoires.
Quand j'écris, j'ai la sensation de me trouver exactement là où je dois être.
Le déclic a été cette longue période d'inactivité. Est-ce que je serais devenue autrice sans ça ? Je ne sais pas. J'aurais peut-être été heureuse, d'une autre façon. Au fond, l'important est sans doute de s'adapter aux circonstances de la vie et de faire au mieux avec les cartes qu'on a en main :)
Voilà mon histoire. J'espère que cela donnera l'envie à quelqu'un de se lancer à son tour. Il est toujours possible de rebondir, de trouver sa voie, même si le chemin est cabossé et imparfait :) Chaque parcours est unique, mais il faut y croire et persévérer ♡
Myriam
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